Se questionner sur le développement? Qu'en penses-vous

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thomas2009
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Se questionner sur le développement? Qu'en penses-vous

Message non lupar thomas2009 » mer. févr. 17, 2010 2:29 pm

Bonjour à tous,

Dimanche dernier, je mangais avec un bon ami qui travaille lui aussi pour une ONG internationale. En prenant le café, nous parlions de développment et de quelques-unes de nos frustrations respectives... Depuis, je me questionne…

Par exemple, nous appuyons des populations (disons plus simplement des villages/des communautés), disons-le franchement, qui n’ont souvent pas grand-chose. Village rural construit en brique de terre, pas d’eau courante, pas toujours d’électricité, de dispensaire, etc.

Mais nous remarquons que les dynamiques que nous prétendons mettre en place sont en fait bien superficielles… Même que dans la plupart des cas, suite à notre départ tout s’arrête illico. Parfois, on peut voir ici et là une certaine forme de pérennité, mais bon ça ne semble pas la règle...

Je suis un peu... soyons positif! Songeur... je partage un exemple dans le domaine de l'eau sur mon blog: http://afrikaniyana.blogspot.com/2010/0 ... -1ere.html

Qu'en pensez-vous de votre coté?

J'attends votre suite. Histoire d'avoir d'autres points de vue, d'idée.

Merci, Marc

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Re: Se questionner sur le développement? Qu'en penses-vous

Message non lupar TT » jeu. févr. 25, 2010 3:57 pm

thomas2009 a écrit :Bonjour à tous,

Dimanche dernier, je mangais avec un bon ami qui travaille lui aussi pour une ONG internationale. En prenant le café, nous parlions de développment et de quelques-unes de nos frustrations respectives... Depuis, je me questionne…

Par exemple, nous appuyons des populations (disons plus simplement des villages/des communautés), disons-le franchement, qui n’ont souvent pas grand-chose. Village rural construit en brique de terre, pas d’eau courante, pas toujours d’électricité, de dispensaire, etc.

Mais nous remarquons que les dynamiques que nous prétendons mettre en place sont en fait bien superficielles… Même que dans la plupart des cas, suite à notre départ tout s’arrête illico. Parfois, on peut voir ici et là une certaine forme de pérennité, mais bon ça ne semble pas la règle...

Je suis un peu... soyons positif! Songeur... je partage un exemple dans le domaine de l'eau sur mon blog: http://afrikaniyana.blogspot.com/2010/0 ... -1ere.html

Qu'en pensez-vous de votre coté?

J'attends votre suite. Histoire d'avoir d'autres points de vue, d'idée.

Merci, Marc
Salut Marc,

La pérennité des projets est bien évidemment une préoccupation omniprésente dans le domaine de la coopération, surtout quand on se base sur une méthodologie qui prétend mettre en place des dynamiques susceptibles de rendre autonomes ces communautés après 3 ans de coopération.

Petite question: au Nord, nous sommes souvent subventionnées à hauteur de 30 % minimum de frais structure sur le long ou moyen terme. Comment cela se passerait-il si les fonds en question n'existaient plus.

Deuxième constatation: On a beau prétendre travailler à l'autonomie et l'autogestion de ces populations, nous sommes malgré tout souvent dans une logique assistentialiste. Pas tous heureusement. Pendant trop d'années, certaines communautés ont été habituées à laisser faire certaines ONG et donc de fait que des personnes externes à leur communauté interviennent pensant résoudre leurs problèmes.

Chaque projet aujourd'hui devrait prendre en compte la notion de continuité et de prise en charge du projet par des locaux. La spécificité de chaque projet est à discuter ensuite au cas par cas.

Mais, en effet, il y a toujours des difficultés à assurer la pérennité de ce qui est mis en place même dans une philosophie/méthodologie participative.

Finalement, et pour provoquer la discussion, je me demande si nous ne sommes pas à côté de la plaque en pensant que nous pouvons améliorer certaines choses sur le long terme. Si cela ne tourne pas rond dans certains pays, Ce n'est peut-être pas pour rien. Il ne s'agit pas de déresponsabiliser les locaux sur la cause de leurs maux et de penser qu'en travaillant avec eux sur des solutions, tout va se régler comme par enchantement.

Qu'en penses-tu?

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Re: Se questionner sur le développement? Qu'en penses-vous

Message non lupar Siyanie92 » dim. févr. 28, 2010 3:56 pm

Bonjour,


La question soulevée est intéressante... L'ONG est non gouvernementale par définition, elle a souvent des moyens restreints (en temps, en argent, ...) et repart une fois sa mission achevée... Dans ces conditions, il est vrai que ce n'est pas en une mission de 6 mois (voire un an, un an et demi...) que le "gap" en matière de développement de la population concernée sera comblé. Ces personnes, qui resteront établies sur leur sol toute leur vie, se remettront naturellement sous la dépendance gouvernementale, et resteront à la merci des conflits, famines, corruptions ... résultant des décisions politiques locales. Comment, dans ces conditions, valoriser les acquis apportés par les ONG (maintenance des puits, etc etc) quand des préoccupations vitales reprennent légitimement le dessus.


Alors, faut-il impliquer plus les organismes gouvernementaux locaux afin de pouvoir leur passer le relai une fois les ONG parties ? Je pense qu'à plus ou moins long terme, la question de ce rapprochement (qui peut faire grincer des dents, vu certains régimes) se posera. A moins que quelques mécènes fortunés, ou entreprises, se chargent d'intervenir sur du long terme "gracieusement", en relai des ONG, afin de mieux placer leurs pions...


Thomas, est-ce que tu te sens découragé par l'expérience dont tu nous parles ? Comment appréhendes-tu ton engagement à l'avenir ?


A bientôt !
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Re: Se questionner sur le développement? Qu'en penses-vous

Message non lupar thomas2009 » lun. mars 01, 2010 12:44 pm

Bonjour Siyanie92, TT, et les autres lecteurs - siliencieux ou non,

Merci pour vos commentaires. J'apprécie vos idées et la porte ouverte à la discussion... C'est ce que j'aime de ce forum!

Siyanie, non, je ne suis pas découragé. Je n'ai pas le temps, et ça ne fait pas trop partie de mon vocabulaire :)

Parfois, je doute, mais le doute est partie intégrante de la foi, à ce que l'on dit... Pour ma part, je crois que l'on peut contribuer à un monde meilleur et c'est ma façon, ma petite contribution... Ici, je ne veux pas qu'on comprenne que je veux tout changer en Afrique... Mais disons, que si nous pouvions réduire le niveau de mortalité infantile à un niveau comparable à 2X l'Europe, ça serait moins pire pour les africains que maintenant... idem pour la scolarisation des filles, l'espérance de vie, etc...

Je suis d'accord avec TT, chez-nous, l'Etat subventionne directement et indirectement sur le long terme... Mais l'aide au développement en Afrique aussi en met depuis belle lurette, oui ce n'est pas constant, mais elle le fait... Le concept de périnisation n'est pas nouveau. On cherche des résultats efficient et efficace... L'efficience ramène à trois notions: mise en oeuvre dans les délais, dans une durée de vie et dans les coûts prévus...

Devrions-nous financer une pompe dans un village d'afrique à vie? Moi non, en tant que payeur de taxes québécois. Le villageois, oui, comme payeur de taxes et utilisateurs... les hic: personnes dans les villages ne paient de taxe et si une taxe est payée à quelque part, elle est détournée...

Je m'éloigne... peut-être, mais on se donne de la perspective.

Je reviens à mon villageois qui peut se dire: pourquoi investir collectivement 10 Euros par mois pour entretenir une pompe à eau, quand l'eau au marigot est gratuite? Et quand des ONG ont l'habitude de venir?

Je pourrais lui répondre: parce que les ONG risquent d'aller ailleurs dans le pays et que tes enfants ont plus de chance de mourir de la qualité de l'eau?

Lui de répondre: mes parents ont bu, j'ai bu, etc... l'eau du marigot...

Moi, oui... mais ta mère a eu combien d'enfant? Et combien sont encore viviant? Oups... je suis allé trop loin?


Sommes-nous à coté de la plaque? Je ne crois pas. Je reviens à ce que j'ai dit: je ne suis pas ici pour changer l'Afrique, mais pour que l'espérence de vie des enfants, le niveau de scolarisation, etc soit à des niveaux plus acceptables... Pour y arriver, le seul chemin qui ne sera pas étiquetté de "colonialiste" sera la réhabilitation d'une pompe, ou autre activité de développement international, enterriné par le pays hôte et dans lequel, en plus de la réhab, j'aurai un créneau, une fenêtre de discussion et d'échange avec les bénéficiaires...

Je me résume, la réhabilitation de la pompe, c'est le cadeau que nous offrons pour parler avec les bénéficiaires de comment ils peuvent accroître leur espérence de vie... Dans le cas de la réhab d'une école, c'est la scolarisation qui est la clé... (voici leur école : http://afrikaniyana.blogspot.com/2010/0 ... plait.html )


C'est lundi matin, j'ai besoin d'un autre café ;)

Que pensez-vous de tout ça?

Ciao, Marc

http://afrikaniyana.blogspot.com


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