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Message non lupar RSF » lun. mars 08, 2004 3:56 pm

LIBERTE DE LA PRESSE
5 mars 2004


REPUBLIQUE CENTRAFICAINE

Le procureur de Bangui requiert 18 mois de prison contre le directeur de publication de L'Hirondelle pour "offense au chef de l'Etat"


Le Procureur de Bangui, Firmin Seindiro, a requis 18 mois de prison contre Jude Zossé, directeur de publication du quotidien L'Hirondelle, accusé "d'offense au chef de l'Etat". Le journaliste, détenu depuis le 25 février 2004, n'a pas obtenu la liberté provisoire dans l'attente du verdict, le 12 mars. Reporters sans frontières s'étonne de la détention prolongée de M. Zossé, et demande qu'aucune peine de prison ne soit prononcée à son égard.

"Nous sommes d'autant plus surpris que le procureur, joint par téléphone par Reporters sans frontières le 26 février, nous avait assuré que Jude Zossé obtiendrait la liberté provisoire. En plus de n'avoir pas respecté ses engagements, il a demandé 18 mois de prison ferme. Une telle condamnation serait contraire aux recommandations des Nations unies selon lesquelles les délits de presse ne doivent pas être sanctionnés par des peines de prison. Il est inacceptable qu'un représentant de la justice se comporte de cette façon. Nous exhortons la cour à rectifier le tir, et à ne pronocer aucune peine de prison contre ce journaliste", a déclaré Reporters sans frontières. "Le gouvernement centrafricain non plus ne respecte pas ses engagements. Il nous avait contacté en 2003 et nous avait clairement fait part de son intention de dépénaliser les délits de presse. Rien n'a bougé depuis, et M. Zossé en fait les frais. Les autorités doivent impérativement reprendre le débat sur une réforme de la loi, qui viserait à supprimer les peines de prison pour ce type de délits", a ajouté l'organisation.

Jude Zossé a été interpellé le 25 février 2004 et accusé d'"offense au chef de l'Etat". Les autorités lui reprochent d'avoir publié, dans l'édition du 23 février, un article intitulé "Le général Bozizé, grand caissier-percepteur de l'Etat", tiré du site internet d'un bihebdomadaire d'opposition, Centrafique-Presse. L'article incriminé accusait le président de détourner une grande partie des fonds publics à des fins personnelles.

M. Zossé a été transféré à la prison de Ngarangba, à Bangui. Le verdict a été fixé au 12 mars 2004.

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Message non lupar GO » mar. mars 16, 2004 1:28 pm

LIBERTE DE LA PRESSE
12 mars 2004


REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Le directeur de publication de L'Hirondelle condamné à six mois de prison ferme

Jude Zossé, directeur de publication du quotidien L'Hirondelle, a été condamné, le 12 mars 2004, à six mois de prison ferme et 200 000 FCFA (305 euros), pour « offense au chef de l'Etat ». Reporters sans frontières exhorte la justice à revenir sur cette condamnation et rappelle les autorités centrafricaines à leurs engagements en faveur de la liberté de la presse.


« Nous avions demandé au procureur de Bangui, Firmin Feindiro, de ne prononcer aucune peine de prison contre Jude Zossé. Il semble que notre appel n'ait pas été entendu, quand bien même le journaliste n'était pas l'auteur de l'article, qu'il s'était contenté de reprendre sur un site Internet d'opposition ! Sa condamnation est excessive et constitue une grave atteinte à la liberté de la presse », a déclaré Reporters sans frontières. « Les autorités centrafricaines jouent un double jeu dans cette affaire. D'un côté, elles nous affirment qu'elle veulent travailler à favoriser la liberté de la presse. De l'autre, elles nous mentent, comme Feindiro, et emprisonnent des journalistes. Nous ne pouvons plus l'accepter et demandons au président Bozizé de tout mettre en ¦uvre pour que les journalistes puissent travailler normalement et librement ».


Jude Zossé, directeur de publication du quotidien L'Hirondelle, basé à Bangui, a été condamné, le 12 mars 2004, à six mois de prison ferme et 200 000 FCFA d'amende pour « offense au chef de l'Etat ». Suite à son interpellation, le 25 février 2004, le procureur de Bangui avait assuré à Reporters sans frontières que Jude Zossé obtiendrait la liberté provisoire avant le verdict, le 12 mars. Elle lui a été refusée.


Les autorités reprochent au journaliste d'avoir publié, dans l'édition du 23 février, un article intitulé "Le général Bozizé, grand caissier-percepteur de l'Etat", tiré du site Internet d'un bihebdomadaire d'opposition, Centrafrique-Presse. L'article incriminé accusait le Président de détourner une grande partie des fonds publics à des fins personnelles, ce qui avait provoqué la démission de plusieurs responsables du ministère des Finances.


En 2003, le gouvernement centrafricain avait contacté Reporters sans frontières pour lui faire part de son intention de dépénaliser les délits de presse. Depuis, malgré les relances de l'organisation, le débat n'a jamais repris.

rsf

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Message non lupar rsf » mar. mars 23, 2004 3:27 pm

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Le directeur de publication d'un journal satirique incarcéré pour diffamation, deux de ses collègues en fuite

Jean-Denis Lompoto, directeur de publication du bihebdomadaire satirique Pili-Pili, a été arrêté le 19 mars 2004, puis transféré à la prison centrale de Kinshasa, sans avoir été entendu par un juge. Il est accusé de « diffamation » envers le ministre des Mines, Eugène Diomi Ndongala. Deux de ses collègues, eux aussi visés par cette plainte, sont entrés dans la clandestinité. Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Jean-Denis Lompoto, et exhorte les juges en charge de l'affaire à respecter les droits des journalistes accusés.

« M. Lompoto a été interpellé puis incarcéré sans avoir été entendu par la justice. Le magistrat Ngoie Mutombo lui a lu le mandat d'amener, et lui a demandé s'il connaissait le ministre des Mines. L'audition n'est pas allée plus loin et le journaliste n'a pas eu la possibilité de s'exprimer. C'est inacceptable et nous demandons à la justice que ses droits soient respectés», a déclaré Reporters sans frontières. « Par ailleurs, les trois journalistes sont traités comme des criminels, alors qu'il s'agit d'une affaire de diffamation. Les peines d'emprisonnement sont excessives dans de tels cas. Malheureusement, il suffit que la plainte émane d'un membre du gouvernement pour que les journalistes visés soient immédiatement incarcérés. La justice doit montrer qu'elle reste indépendante en libérant M. Lompoto et en ne prononçant aucune peine de prison à l'encontre des trois journalistes », a ajouté l'organisation.

Jean-Denis Lompoto est accusé de « diffamation et imputations dommageables » à l'égard du ministre des Mines, Eugène Diomi Ndongala, suite à la publication d'un article intitulé « Prédation à la chrétienne. Le ministère des Mines miné par Diomi Ndongala ». Ce dernier y était accusé de détournements de fonds publics. Le directeur général de Pili-Pili, Prosper Dawé, ainsi que l'auteur de l'article, Amgwalima, eux aussi visés par la plainte et le mandat d'amener, sont entrés dans la clandestinité.

La date du procès n'a pas été communiquée.


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